Antoine DE ZERBI, nouvellement arbitre national (major de sa promo !) nous évoque sa 1ère expérience d’arbitre d’une course internationale, puisque, le week-end dernier, il a été désigné pour officier sur le challenge Anthony Perez (fédérale junior avec 160 coureurs au départ) et course cadets avec 70 coureurs et plusieurs nationalités.
« C'est une marque de reconnaissance puisque ma désignation (officielle par la FFC) a été faite avant les résultats de mon examen d'arbitre national.
La composition du jury était la suivante:
Daniel Bellantonio (président du jury, arbitre national route et élite piste), qui était, la semaine dernière, arbitre moto sur le tour des Alpes Maritimes et du Var professionnel,
Cyrielle Servat (arbitre 2, national route et élite piste) qui a officié au championnat du monde,
Gregory Mauri (élite route, arbitre moto),
Marie Bernat (national route, juge à l'arrivée). Bref je faisais office de rookie à ce niveau.
La semaine précédant la course nous échangeons via un groupe WhatsApp (qui sert aussi pendant la course) sur le parcours, les engagés.
Le matin de la course, petite réunion entre nous pour un briefing, il faut savoir que les rôles sont les suivants :
l’arbitre 2 se place en tête de course avec la voiture dépannage neutre, qui faisait également office de voiture radio (voiture Ferrus)
le président du jury est derrière le peloton (avec le médecin juste derrière lui dans une autre voiture), et peut remonter en fonction des groupes, il a également la deuxième voiture dépannage neutre derrière lui
arbitre 3 (mon rôle) je suis dans la file des directeurs sportifs, je relève les lâchés, les abandons, les incidents mécaniques, vérifie que les coureurs rentrent "régulièrement"
l'arbitre moto relève les classements points chauds et montagne et régule aussi les DS.
la juge à l'arrivée est fixe aujourd'hui car nous passons plusieurs fois sur la ligne.
Il y a également le chronométrage par transpondeur de la société STS, une moto info et le directeur de course en amont.
Au niveau sécurité une ambulance et un poste fixe à l'arrivée. Les DS pour pouvoir suivre doivent être licenciés, et donne leur numéro de licence UCI, l'immatriculation de la voiture et leur numéro de téléphone.
Pour communiquer nous disposons d'une radio course où nous pouvons parler pour tous les véhicules équipés (fréquence donnée à la réunion des directeurs sportifs) ainsi que d'une fréquence spéciale arbitre pour communiquer entre nous.
La journée commence par la réunion des DS avec les consignes: parcours, sécurité, classement, protocole, fréquence radio ainsi que tirage au sort de l'ordre des voitures.
Après la présentation officielle des équipes par le speaker de la course, Jean-Louis Gauthier (président du CD de Dordogne), nous allons au départ du matin de la course des cadets.
En même temps nous préparons une fiche de pointage (lâchés, chutes, abandons, incident, tête de course,...).
L'épreuve du matin consiste en trois tours dans Villaudric pour ensuite partir vers Villemur pour le grand circuit.
Le départ est donné et au bout de 50m, 3 coureurs sont au sol, je reste à l'arrière vérifier qu'ils réintègrent le peloton qui vient d'être arrêté. Nous repartons et dès le petit circuit 4 coureurs sont lâchés dont un qui monte dans une voiture, je note le numéro au cas où il aurait l'idée de repartir plus tard. Le classement du premier point chaud nous est donné.
Je m'arrête au kilomètre 14 pour un coureur ayant fait une chute dans un rond-point, le président du jury me demande de prendre de ses nouvelles. Le médecin est présent avec le DS, je note le numéro et je repars, nous rejoignons le peloton à Villemur pour entamer le parcours et le mur d'arrivée. Le reste de la course va constituer pour moi à noter les lâchés vérifier les coureurs qui reviennent dans le peloton et au besoin arrêter les voitures ou prévenir le président du jury.
Sur cette course cadets pas trop d'échappés, on rejoint l'arrivée et on échange les notes avec les autres arbitres).
Une fois le protocole fini, retour à Villemur pour manger un bout avant de repartir avec les juniors. Peloton beaucoup plus fourni avec 160 coureurs et des équipes habillées pareil des pieds à la tête ainsi que le vélo.
Le départ est neutralisé jusqu'au sommet de la première bosse, les routes étant étroites c'est très nerveux avec 18 voitures suiveuses, avec mon pilote nous sommes 4e ou 5e voiture. Magie des dérailleurs électriques, un coureur du stade toulousain a un incident sur le neutralisé, je sors pour voir s'il repart (certaines équipes ont des vélos de rechange, ce qui n'est pas son cas). Le jeune repart, nous l'autorisons à rentrer accroché à la voiture, les autres coureurs ont été arrêtés, le départ est donné.
En début de course quelques incidents, puis très vite un coureur espagnol s'échappe et il restera devant un long moment. De mon côté beaucoup de lâchés au grès des deux GPM du parcours, donc à chaque fois le même scénario pour vérifier qu'ils ne reviennent pas derrière une voiture sauf s'ils sont dans la file. Je dois juste rappeler à l'ordre un DS. Et un autre à la vue de la voiture arbitre qui stoppe sa manœuvre. Je finirais la course juste derrière le président du jury.
Et pour finir la journée, réunion du collège des arbitres pour faire bilan de la journée et remplir un rapport. Une seule amende distribuée pour un DS pour non-respect des consignes des arbitres.
Bref une super expérience et une bonne préparation pour le Tour du Tarn Montagne Noire qui se déroulera le 23 avril prochain ».
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